Le tabou de l’hyperpilosité pendant la grossesse

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Dans la vie de toutes les femmes, le moindre bouleversement hormonal peut causer des perturbations au niveau de la pilosité. C’est le cas de la grossesse : de nombreuses femmes sont victimes d’une pilosité excessive à certains endroits du corps, y compris des endroits où elles n’avaient pas de poils avant, comme le cou, le menton, les seins ou le ventre. Si certaines études ont montré que les femmes qui attendent un garçon sont plus concernées par ce phénomène ; en réalité, il n’y a pas vraiment de règles. La bonne nouvelle, c’est que le système pileux revient à la normale après l’accouchement !

Malgré cela, de nombreuses femmes sont complexées par cette hyperpilosité temporaire, et ont du mal à vivre avec. On vous explique pourquoi le complexe de l’hyperpilosité pendant la grossesse n’est pas insurmontable !

Une femme enceinte peut-elle s'épiler ?

Il est tout à fait possible pour une femme enceinte de s’épiler. La seule différence que vous observerez est une sensibilité accrue à la douleur et à la chaleur. Pour limiter la douleur, il faudra alors vous rendre dans un institut et appliquer de la crème hydratante et apaisante après l’épilation. L’avantage de l’institut est aussi le confort : en étant enceinte de 6 mois, certaines zones seront plus difficiles à atteindre !

Toutes les méthodes d’épilation sont possibles pour les femmes enceintes, qu’il s’agisse d’épilation à la cire (froide ou chaude), d’épilation électrique, ou encore d’épilation ou au laser. Certaines femmes enceintes préfèrent se rassurer en utilisant des produits d’épilation contenant du potato starch, un actif filmogène qui va permettre de mieux protéger la peau contre les produits chimiques. Mais sachez que de toute façon, la cire comme tout autre produit lié à l’épilation ne traversera pas la barrière de la peau et que vous ne craignez donc rien !

Plusieurs méthodes d’épilation sont possibles pour les femmes enceintes, , qu’il s’agisse d’épilation à la cire (froide ou chaude). L’épilation définitive est en revanche à ne pas utiliser lorsqu’une femme est enceinte. L’épilation électrique n’est pas recommandé pour éviter de penser que la fausse couche soit du à cette méthode d’épilation mais plutôt rechercher une cause plus profonde. L’épilation laser est déconseillé afin de ne pas irradié l’enfant dans le ventre de sa mère. Donc il vaut mieux laisser les techniques d’épilation définitive pendant la grossesse. Mais c’est là que l’on comprend qu’il est intéressant de les faire avant !

Là où il faut faire très attention, c’est si vos produits d’épilation contiennent des huiles essentielles, car certaines sont déconseillées aux femmes enceintes. C’est souvent le cas des crèmes dépilatoires, alors lisez bien les étiquettes avant de les utiliser !

En revanche, en ce qui concerne les poils apparus pendant la grossesse sous l’effet de perturbations hormonales, il est important de ne jamais les épiler, quelle que soit la méthode. Même si leur aspect est souvent disgracieux, ces poils sont de toute façon voués à disparaître après la grossesse. Alors que si vous les épilez, vous risquez de les incruster définitivement et l’hyperpilosité de ces zones continuera même après la grossesse !

Il peut parfois être délicat de faire la différence entre des poils temporaires liés à la grossesse et des poils normaux, notamment sur la zone du ventre. Dans le doute, n’épilez pas !

Si jamais vous constatez que l’hyperpilosité continue après la grossesse, il faudra consulter un dermatologue, qui sera plus à même d’identifier la cause du problème et de vous proposer les solutions adaptées, par exemple des traitements hormonaux. Il faut savoir que les traitements hormonaux devront dans la plupart des cas être accompagnés d’une épilation électrique ou au laser.

Comment surmonter le complexe de l’hyperpilosité

L’hyperpilosité pendant la grossesse est un problème pour de nombreuses femmes. Le fait de développer du duvet à certains endroits inhabituels comme le menton ou les seins entraîne une virilisation : non seulement les femmes souffrent d’avoir l’impression de perdre leur féminité, mais en plus, elles sont exposées au regard et au jugement des autres, qui peuvent se moquer sans même savoir de quoi il s’agit. L’hyperpilosité entraîne alors des complexes qui peuvent conduire à une véritable souffrance morale et influencer le quotidien des femmes touchées…

Le meilleur comportement à avoir face à l’hyperpilosité est de l’assumer. Il faut comprendre que l’hyperpilosité est un cercle vicieux : plus vous complexez, plus vous allez stresser et stimuler la production hormonale, et donc la pilosité. L’exemple de cette journaliste anglaise, Monique Bowley, qui avait courageusement dévoilé des photos de son ventre poilu sur Instagram, le surnommant avec humour « Hagrid », montre que le complexe de l’hyperpilosité peut tout à fait être surmonté !

Toutefois, selon les personnalités et l’environnement, il est parfois difficile de simplement assumer une pilosité excessive, aussi temporaire soit-elle, et de faire face aux moqueries et aux paroles blessantes des autres. Si vous ne parvenez pas à surmonter ce complexe toute seule, faites appel à une assistance psychologique avant de vous engager dans un cercle vicieux qui pourra vous pousser à faire ce qu’il ne faut faire en aucun cas : raser vos poils de grossesse (ou les tirer à la pince à épiler) !

Une barbe a poussée sur le visage d’une jeune femme pendant sa grossesse

Vous avez lu des histoires selon lesquelles l’hyperpilosité ne disparait pas après l’accouchement ? C’est possible, mais pas de panique, c’est très rare.
L’histoire de Svetlana Savchenkova a en effet fait le tour du monde : cette mère russe a été victime d’hyperpilosité pendant sa grossesse, problème qui ne s’est pas résolu après l’accouchement et a même empiré. La jeune femme a été touchée par l’hirsutisme au visage : du jour au lendemain, une barbe avait poussé sur son visage.

7 ans après la naissance de son fils, le problème subsistait et les médecins lui répétaient qu’il faudrait apprendre à vivre avec sa barbe car elle ne pourrait rien faire. Svetlana ne sortait jamais sans son masque. Refusant d’embrasser son mari, refusant que son fils de 7 ans lui touche le visage, elle a confié aux médias russes que ses relations avec sa famille se dégradaient jour après jour et qu’elle avait peur que tout cela s’écroule.

Un beau jour, son mari lui conseilla de contacter la télévision pour parler de son problème et obtenir de l’aide. C’est ainsi que Svetlana décide de participer à l’émission médicale « J’ai honte de mon corps », diffusée sur la chaîne Channel U. Cette émission soumet les participants à des tests pour déterminer les causes du problème à l’origine de leur complexe, et leur propose une thérapie pour l’accepter.

Après une série de tests, les médecins de l’émission purent enfin mettre un nom sur le problème de Svetlana, qui était à l’évidence bien plus qu’une simple hyperpilosité liée à la grossesse : le syndrome des ovaires polykystiques ou Sopk. Ce syndrome touche entre 5 et 10 % des femmes et se traduit par une augmentation de la synthèse et de la sécrétion des androgènes par les ovaires, ou hyperandrogénie.

Ce phénomène rare peut être dû à deux choses : une pathologie au niveau des ovaires ou les effets indésirables d’une opération ou de la prise d’un médicament. Dans le cas de Svetlana, il s’agissait d’une pathologie ovarienne, plus précisément de kystes lutéiniques, formé par les dépôts du corps jaune, les « restes » de l’ovocyte expulsé lors de chaque cycle menstruel.

Grâce à cette émission, Svetlana a pu être suivie par les meilleurs médecins du pays et a pu recevoir un traitement au laser contre le syndrome des ovaires polykystiques. Sa barbe a disparu et après 7 ans de souffrance morale, Svetlana peut désormais vivre normalement. Une histoire qui se termine finalement bien !

L’hyperpilosité pendant la grossesse ne doit pas être tabou et les femmes comme Svetlana sont encouragées à apporter leur témoignage pour montrer que ce phénomène n’est pas une fatalité. Si l’hyperpilosité est peu esthétique et peut s’interposer dans vos relations avec les autres, sachez qu’elle n’est que temporaire. Les cas comme celui de Svetlana sont rares et lorsqu’on en parle, il y a toujours une solution. Alors à bas les tabous !

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